Une soirée d'été sur une île au large de l'Ecosse. Pôle de convergence des regards et des pensées, Mrs Ramsay exerce sur famille et amis un pouvoir de séduction quasi irrésistible.
De la question inhérente au titre de cet essai, la romancière a fait le thème d'une méditation joyeuse exposée à la fin des années 1930 devant ses amis du Memoir Club. L'esthétique de l'existence prend chez elle la valeur d'une exigence à l'égard du réel. Avec quelques autres textes où l'auteure laisse libre cours à ses émotions tout en maîtrisant son art d'écrivain.
Roman à clés multiples, Orlando est essentiellement le roman de l'androgynie, l'histoire d'un homme qui devient une femme, une allégorie qui est un aveu, une biographie où s'abolissent les limites des deux sexes en même temps qu'une réflexion sur l'esthétique littéraire comme moyen de subvertir l'ordre prétendu immuable du réel.
La vie d'un groupe de six amis, de l'enfance à la maturité. Comme l'a signalé ailleurs P. Nordon, jamais encore la "déconstruction du personnage dans son 'caractère', au profit de l'expression poétique, n'avait, dans le roman, été tentée de manière si hardie". Il s'agit ici d'une nouvelle traduction qui respecte la "fluidité insulaire" du style de l'auteure, tandis que celle de Marguerite Yourcenar, donnée en 1937, introduisait, selon Mona Ozouf, un certain "cartésianisme continental".
Un pamphlet où l'auteur s'interroge sur le fait qu'à travers l'histoire, tant de génies féminins ont été réduits au silence, voire condamnés à s'ignorer.