Roman historique
1883. Éduquée grâce à la générosité d'un prêtre et celle des sœurs du couvent du village, Félicité incarne la couventine idéale : pieuse, modeste, rompue à la discipline de l'étude. Ces belles dispositions devraient en faire une candidate idéale pour le noviciat. Elle choisit pourtant une voie plus difficile à tout point de vue : devenir institutrice.
Vallée du Richelieu, été 1906. Pendant que l'ancien curé Alphonse Grégoire commence une nouvelle vie à Boston, Sophie, demeurée en pension chez le docteur Turgeon, découvre les émois d'un premier amour. Si la défection mystérieuse de Grégoire ouvre au vicaire Chicoine l'opportunité de rêver de promotion et de s'imaginer à la tête d'une paroisse prospère, le docteur Turgeon, lui, s'investit de plus en plus dans les affaires de la ville. Il ne peut cependant s'empêcher de remarquer le comportement erratique du secrétaire municipal, Xavier Marcil. Et les amours contrariées se succèdent... Surtout celui de l'épouse du secrétaire municipal pour une camarade de couvent. Jean-Pierre Charland nous dévoile enfin la fin de cette trilogie enlevante !
1885. La variole continue de faire des victimes. Démoralisés par les milliers de morts et de survivants défigurés, les Montréalais cessent leur résistance. Les réfractaires sont traduits devant les tribunaux, les juges leur donnant le choix entre la vaccination immédiate ou une amende salée. Pourtant, Félicité et Phébée, maintenant qu'elles ne sont plus pensionnaires chez Vénérance, arrivent à faire abstraction de ce contexte affreux tellement leurs vies sont bouleversées.
Québec, 1962. Aglaé approche de l'âge adulte. Deux scénarios s'offrent à elle : terminer son cours classique pour faire plaisir à sa mère ou travailler à la radio - un rêve qu'elle caresse depuis qu'elle est enfant. En même temps, elle réalise que ses ambitions professionnelles ne plaisent pas à tous les hommes. Heureusement, certains ne s'effraient pas de son désir d'autonomie! De son côté, Édouard a vent des projets d'Aglaé et tente de l'aider. Mais Thalie veille sur sa fille et ne voit pas d'un bon oeil cette présence envahissante. Aussi, Édouard doit faire le deuil d'Élisabeth, qu'il a toujours considérée comme sa mère. Béatrice sera une oreille attentive; au passage, elle en apprendra un peu plus sur Eugénie, cette mère qui ne l'a jamais aimée. Et Thalie, après une vie d'efforts, aspire à la retraite pour mieux profiter des années qui lui restent avec son mari. Dans le dernier volet de cette trilogie, la Révolution tranquille marque le début d'une ère de liberté et d'optimisme au Québec. Les Picard seront au premier plan de ce changement de mentalité.
Les deux familles Picard poursuivent leur quête de bonheur. Alfred s'exerce au délicat métier de père tandis que sa femme Marie souffre d'avoir un époux qui préfère des bras masculins aux siens. Quant à Thomas, les félicités de ses secondes épousailles résistent à l'usure du temps. Élisabeth assume ses rôles d'épouse et de belle-mère à la perfection. Édouard, lui, montre de belles dispositions à reprendre plus tard la gouverne du magasin Picard. Tout serait parfait si sa soeur Eugénie cessait de faire une vie impossible à ses parents, tout particulièrement sa belle-mère, qu'elle tient toujours pour responsable de la mort de sa mère.
1925. Thalie a enfin entre les mains son diplôme de médecine. Elle se rend vite compte qu'il s'agissait de l'étape la plus facile. Il lui reste maintenant à se constituer une clientèle, dans un monde où l'idée qu'une femme fasse carrière soulève tous les soupçons, et à affronter la misère humaine. Heureusement, elle peut toujours compter sur l'appui des membres de sa famille, en particulier sur Mathieu, jeune professionnel qui sera bientôt père.
1941. La guerre fait rage depuis plus de deux ans. Ce contexte bouleverse la vie de tous. Cependant, le quotidien recèle encore des moments heureux.
allée du Richelieu, hiver 1905. Aldée, une adolescente maigrichonne, a le coeur brisé quand elle doit quitter la ferme paternelle et abandonner son ambition de devenir institutrice. Hélas, pour éviter la famine, son père a besoin du salaire qu'elle obtiendra en se mettant au service de bourgeois de la ville. Heureusement, la famille du docteur Turgeon se montre bienveillante à l'égard de la nouvelle domestique et Graziella, la vieille cuisinière, la prend sous son aile en se promettant de la remplumer. Lorsque le beau Félix Pinsonneault, un camarade de collège du fils de la maison, se met à lui faire une cour assidue, la jolie servante entrevoit un avenir meilleur... Parviendra-t-elle à mesurer le danger incarné par l'arrogant garçon et à éviter la déchéance destinée à une fille perdue ? Dans ce roman, Jean-Pierre Charland nous plonge dans l'univers de la petite bourgeoisie québécoise au début du XXe siècle.
Après les émeutes de Pâques 1918, la majorité des Canadiens français accepte la conscription. Une minorité préfère se dérober, cherchant le salut dans la désertion, un mariage hâtif (comme Édouard l'a fait) ou une vocation sacerdotale opportune. Pendant ce temps, Mathieu Picard combat vaillamment de l'« autre côté ». Finalement, l'Allemagne rend les armes, les pourparlers de paix s'amorcent. Toutefois, une autre menace plane à l'horizon. Venue d'Asie, une grippe sévère que la tradition appellera « espagnole » touche bientôt l'Europe de l'Ouest, les États-Unis et le Canada. Des millions de personnes, le plus souvent jeunes, sont atteintes.
Vallée du Richelieu, printemps 1906. Alors que l'arrivée des beaux jours égaie la petite communauté de Douceville, les mauvaises langues se délient dans des lettres anonymes adressées à l'archevéché. Elles dénoncent le curé Grégoire, qui héberge au presbytère sa nièce Sophie, une jeune fille de dix-sept ans belle à faire damner un saint. QUAND LA TYRANNIE DES SENS TENAILLE LE CLERGÉ... Les grenouilles de bénitier ne sont pas les seules à scruter les allées et venues de Sophie. Une mystérieuse étrangère, qui ne cache pas avoir bien connu le curé dans le passé, observe ouvertement l'adolescente depuis le parc en face du presbytère... Pendant qu'à l'intérieur, le vicaire Chicoine est l'objet de cruelles pulsions qu'il tente vainement de réfréner. Monsieur le curé détiendrait-il un secret bien gardé ? Dans ce roman, Jean-Pierre Charland nous emporte dans un monde où la prière ne chasse pas la chair.