Jeux de coulisses les dessous de la lutte contre la corruption au Québec

En mai 2016, la lettre de démission d'Annie Trudel à titre de conseillère au ministère des Transports fait l'effet d'une bombe à l'Assemblée nationale. Appelée à témoigner en commission parlementaire, elle voit sa vie basculer: de professionnelle autrefois au service de l'État, elle devient bien malgré elle lanceuse d'alerte. Évoquant ici son parcours, elle rappelle comment le rapport produit par l'Unité anticollusion (UAC) a contribué à la mise sur pied de la commission Charbonneau. Elle expose ensuite les circonstances ayant mené à la création de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) et celles entourant la naissance de l'Escouade de la protection de l'intégrité municipale (EPIM) à Montréal et sa fusion avec l'UPAC. Ayant travaillé aux côtés du ministre des Transports, Robert Poëti, elle décrit les luttes de pouvoir qui opposent les hauts gestionnaires au personnel politique du ministère. Enfin, elle lève le voile sur certains aspects de l'«affaire Ouellette» au cours de laquelle des citoyens ont subi perquisitions, filatures et arres­tations, et un parlementaire a perdu ses fonctions à l'Assemblée nationale. Cet ouvrage courageux permet de démêler l'écheveau qu'est aujourd'hui la lutte contre la corruption au Québec et de saisir les motivations derrière certains choix politiques. Au-delà des guerres intestines qui font les manchettes depuis des années, il signale des pistes de réflexion sur les voies que pourrait emprunter l'anticorruption pour, enfin, atteindre ses objectifs.