Poésie
Édition bilingue anglais-français. Recueil de poèmes urbains reflétant la misère de la société contemporaine, les vies étriquées qui y périclitent et les nouvelles générations désenchantées.
Dans La maison de ma mère , Souvankham Thammavongsa médite sur le sens que l’on donne aux moments et souvenirs d’enfance et aux marques laissées par le temps et la distance. Les animaux, la culture pop dans laquelle elle a grandi, l’histoire tragique du Laos, son pays natal, la guerre et les bombes, les vacances en famille et les vieilles photos sont autant de lieux et d’objets de mémoire et de silences. Les silences chargés, à leur tour, évoquent des événements des plus ordinaires aux plus traumatiques qu’on ne saurait aborder que par l’oblique, par fragments.
Dans la première partie de ce recueil poétique à l'écriture luxueuse, déclamatoire, lyrique, précieuse, un "je" féminin établit, avec le silence d'un "tu" masculin grandiose, une forme d'intimité qui n'a pas peur de la soumission, comme l'affirmait Gilles Pellerin à l'émission "Book-club" du 7 mars 1983. De cette incommunicabilité (complexement battue en brèche), Célébration du prince passe à une inter-relation plus complète, mais toujours difficile. Thème central: la séduction; l'éternel féminin et son vis-à-vis mâle. Une auteure qui n'hésite pas à braver les interdits féministes de l'heure. D'où les réticences de Caroline Bayard qui, dans un jargon émotif, affirme que "pour prendre ici son plaisir c'est du gestuel sans référence qu'il faut y voir.
Les poèmes de P. Theurillat font résonner les photographies de D. Theurillat, prises sur des matériaux naturels et des objets bruts travaillés par le temps.
Des vers courts, dépourvus de majuscules, où le «je» lyrique, très en phase avec une propension (toute calviniste) à l'effacement, se présente sans cris ni débordements.
Trêve de solitude; dans ces poèmes, seul veut dire seulement, seul signifie unique. Écrite à partir d'un vers de Paul Valéry, cette poésie est un mélange audacieux de motifs tels que l'anecdote et le tableau de genre, le paysage et l'escamot (pop-up), où l'usage de la forme fixe délimite la façon d'être de ce poète qui signe là son douzième recueil.
Recueil d'une centaine de textes écrits entre 1975 et aujourd'hui. B. Tertiaux, maître verrier, poète, chanteur, y témoigne de sa sensibilité, de ses inspirations et de ses rencontres.
Recueil de proses poétiques qui racontent des fragments de vie qui s'entrecroisent.
Pendant des années j'ai été hanté par les vagues, le ressac, le souvenir d'un corps happé par le fond des eaux. Je cherchais à épuiser une scène dont je n'arrivais pas à revenir. J'ai ainsi habité un rêve qui ne m'appartenait pas, une photographie prise dans les années cinquante, puis oubliée ou perdue avant d'être développée. Quelqu'un en a découvert le négatif par hasard dans une brocante un demi-siècle plus tard. Une femme se tient debout sur la plage. Le soleil tombe, l'horizon est bleu, rose, mauve. La mer roule à ses pieds. La femme regarde au loin. C'est à peine si on voit le profil de son visage. Ce n'est pas vraiment une réponse. C'est une fiction de la disparition, une enquête sur le silence de quelques images que je traîne depuis trop longtemps. C'est un requiem : un chant qui ouvre le calme pour les morts et les vivants. C'est la logique de l'encre poussée à sa vraie limite de chose vraie.
Récit poétique bouleversant, L'oeil soldat présente l'univers d'un jeune homme halluciné et du pacte qu'il passe avec le Diable. Ce pacte lui permet, par un simple jeu de paupières, de changer de sexe, de couleur et d'époque. Devenu ainsi soldat en un clignement d'oeil, il ne peut soudain plus taire l'horreur de la guerre. Pendant qu'il pleut des morts, une pensée adolescente à fleur de peau fait rage. Qu'y a-t-il derrière ce qui est ? Combien de fois encore faut-il trancher les gorges ? Que faut-il cesser d'être pour apaiser le rouge ? Soutenant un rythme implacable, Larry Tremblay témoigne d'une expressivité brute et imagée pour révoquer les fondements de la violence. Il invite à décontaminer les mots, à bien ouvrir l'oeil - le gauche ou le droit.